Histoire de la Corée : des Royaumes Anciens à la Division Moderne

Explorez l’histoire fascinante de la Corée, de Gojoseon aux dynasties impériales, en passant par l’occupation japonaise, la guerre de Corée et l’essor spectaculaire du Sud. Un récit complet, captivant et documenté.

BLOG CORÉE DU SUD

6/4/202512 min temps de lecture

History of the Korea
History of the Korea

Les anciens noms de la Corée : Gojoseon, Joseon, et les royaumes oubliés

Les anciens noms de la Corée : de Gojoseon à Joseon, histoire et signification

Plongez dans l’histoire fascinante de la Corée à travers ses anciens noms : Gojoseon, Goguryeo, Joseon… Découvrez leur signification et leur impact culturel. Avant d’être divisée entre Nord et Sud, la Corée était unifiée sous différents noms au fil des siècles. Ces noms ne sont pas de simples appellations : ils portent des récits, des idéaux, et un héritage culturel profond.

  • Gojoseon (2333 av. J.-C.) : Selon la légende, Dangun Wanggeom fonde Gojoseon. C’est le premier royaume coréen, symbole d’unité et de mythe fondateur.

  • Les Trois Royaumes (Goguryeo, Baekje, Silla) : Entre le Ier siècle av. J.-C. et le VIIe siècle, la péninsule est divisée. Goguryeo influence la Mandchourie, Silla finit par unifier le territoire.

  • Balhae et Goryeo : Goryeo, qui a donné le nom occidental "Korea", remplace Silla au Xe siècle. Balhae coexiste au nord.

  • Joseon (1392-1897) : Dynastie de longue durée, elle structure l’identité confucéenne, le système administratif, l’écriture (Hangeul).

  • Empire de Corée (Daehanjaeguk) : Tentative de modernisation tardive avant l’occupation japonaise.

Conclusion Chaque nom reflète un moment clé de l’évolution politique et culturelle de la Corée. Ces appellations continuent de vivre dans la mémoire collective des deux États coréens actuels.

  • Pourquoi appelle-t-on encore la Corée du Nord “Joseon” ?

    Parce qu’elle revendique l’héritage historique de cette dynastie.

  • D’où vient le mot “Korea” ? Dérivé de "Goryeo", royaume médiéval.

  • Le Hangeul existait-il avant Joseon ? Non, il a été créé sous le roi Sejong au XVe siècle.

Pourquoi la Chine et le Japon ont-ils voulu contrôler la Corée ?
La Corée a souvent été considérée comme une “dalle de pierre posée entre deux tigres” : la Chine et le Japon. Les ambitions impérialistes de ces puissances expliquent les luttes d’influence sur la péninsule.

  • Chine : Influence millénaire à travers le confucianisme, l’écriture, la diplomatie. La Corée était un État tributaire.

  • Japon : À la fin du XIXe siècle, il cherche à contrer la Chine et la Russie. La guerre sino-japonaise (1894-1895) donne à Tokyo une influence directe sur Séoul.

  • Occupation japonaise (1910-1945) : exploitation des ressources, japonisation de la société, répression culturelle.

  • Facteur géopolitique : Position entre la mer du Japon et le continent asiatique, essentielle pour les routes commerciales et militaires.

Conclusion Ni colonie classique, ni État indépendant durant certaines périodes, la Corée a souvent subi des dominations extérieures qui ont façonné son nationalisme moderne.

Pourquoi la Chine ne s’est-elle pas opposée à l’occupation japonaise ?

À l’époque de l’occupation de la Corée par le Japon (1910), la Chine était profondément affaiblie par des conflits internes, notamment la chute de la dynastie Qing en 1911, les guerres civiles, et l’ingérence étrangère. Elle n’avait ni les moyens militaires ni la stabilité politique pour intervenir. Le Japon a profité de ce vide de puissance pour imposer son contrôle sur la péninsule coréenne sans réelle résistance de Pékin.

Le Japon a-t-il modernisé la Corée ?

Oui, mais dans une optique impérialiste. Le Japon a introduit des infrastructures modernes (chemins de fer, routes, écoles), mais toujours au service de son propre développement et de l’exploitation des ressources coréennes. Les Coréens étaient soumis à des politiques brutales d’assimilation culturelle, de travail forcé et de répression. La modernisation s’est donc faite sous contrainte et sans liberté pour le peuple coréen.

La Russie était-elle aussi intéressée par la Corée ?

Oui, l’Empire russe cherchait un accès stratégique au Pacifique, notamment via la Mandchourie et la Corée. Cela a conduit à une rivalité frontale avec le Japon, culminant avec la guerre russo-japonaise de 1904-1905, que la Russie a perdue. Ce revers a renforcé la domination japonaise en Corée, tout en affaiblissant durablement l’influence russe en Asie de l’Est.

La frontière entre les deux Corées : naissance d'une division
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Corée est libérée du joug japonais… mais pas unifiée. La division naît dans un contexte de tensions entre USA et URSS.

  • 1945 : capitulation japonaise. Les Soviétiques occupent le Nord, les Américains le Sud. Ligne du 38e parallèle comme frontière provisoire.

  • 1948 : deux régimes politiques émergent : République de Corée (Sud) et République populaire démocratique de Corée (Nord).

  • 1950-1953 : guerre de Corée, suivie d’un armistice (pas de traité de paix).

  • DMZ : zone démilitarisée, la plus militarisée au monde aujourd’hui.

Conclusion La frontière coréenne est l’un des symboles les plus visibles de la Guerre froide. Elle reste un traumatisme national pour les familles séparées et un enjeu géopolitique mondial.

Pourquoi la frontière a été fixée au 38e parallèle ?

La frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud suit approximativement le 38e parallèle nord, une ligne imaginaire de latitude choisie en août 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Cette décision a été prise par les États-Unis, en l’espace de 24 heures, afin de diviser la péninsule en zones d’occupation militaire :

  • Au nord, l’Armée rouge soviétique devait désarmer les troupes japonaises.

  • Au sud, cette tâche revenait aux forces américaines.

Le 38e parallèle a été choisi car :

  1. Il divisait approximativement le territoire en deux parties égales.

  2. Il plaçait la capitale Séoul dans la zone sud, contrôlée par les Américains.

  3. Il n’était pas une frontière naturelle mais une ligne géostratégique provisoire, fixée sans consultation des Coréens.

Pourquoi la Corée n’a-t-elle jamais été réunifiée ?

La réunification de la Corée est restée impossible à cause des intérêts stratégiques et idéologiques profondément opposés entre les grandes puissances qui ont influencé la région après 1945.

Les États-Unis ont soutenu un régime capitaliste au Sud, tandis que l’Union soviétique (puis la Chine) ont appuyé un régime communiste au Nord.

Depuis la guerre de Corée (1950-1953), aucun compromis durable n’a pu être trouvé, chaque camp refusant de céder son modèle politique.

La frontière est-elle infranchissable ?

Oui, la frontière entre la Corée du Nord et la Corée du Sud est l’une des plus hermétiquement fermées au monde.

Elle est surveillée jour et nuit par les armées des deux pays, avec des champs de mines, des barbelés et des postes d’observation.

Les seules exceptions sont les visites très encadrées dans la zone de Panmunjom, au sein de la DMZ, souvent réservées à des diplomates, militaires ou touristes étrangers sous contrôle strict.

La DMZ est-elle naturelle ?

Non, la zone démilitarisée (DMZ) n’a rien de naturel. Elle a été créée artificiellement en 1953, à la suite de l’armistice qui mit fin aux combats de la guerre de Corée.

Longue de 250 km et large de 4 km, elle sert de tampon entre les deux États.

Paradoxalement, cette zone interdite à l’homme est aujourd’hui devenue un refuge écologique pour certaines espèces animales, protégées par l’absence d’activité humaine.

La guerre de Corée : récit d’un conflit oublié

Souvent éclipsée par la Seconde Guerre mondiale et la guerre du Vietnam, la guerre de Corée fut pourtant un tournant décisif du XXe siècle. Un conflit toujours sans paix officielle.

Développement

  • Invasion du Sud par le Nord (juin 1950) : le 25 juin 1950, la Corée du Nord envahit la Corée du Sud, franchissant le 38e parallèle avec l’intention de réunifier la péninsule sous un régime communiste.

  • Réaction rapide des États-Unis et de l’ONU : une coalition menée par les États-Unis, sous l’égide des Nations unies, intervient pour repousser l’invasion. Le général MacArthur orchestre un débarquement décisif à Incheon.

  • Intervention chinoise massive à l’hiver 1950 : face à l’avancée des troupes alliées vers la frontière chinoise, la Chine entre en guerre aux côtés de la Corée du Nord, changeant le cours du conflit.

  • 1951-1953 : guerre de positions : le front se stabilise autour du 38e parallèle. Les négociations d’armistice s’éternisent tandis que les combats s’enlisent dans des tranchées comparables à celles de 1914-1918.

  • 1953 : armistice signé à Panmunjom : un cessez-le-feu met fin aux combats, mais aucun traité de paix n’est signé. La péninsule reste divisée.

Les pertes humaines : une guerre extrêmement meurtrière La guerre de Corée a causé la mort de près de 3 millions de personnes, dont :

  • Environ 1 million de civils sud-coréens

  • Près de 600 000 soldats nord-coréens

  • Entre 400 000 et 900 000 soldats chinois

  • Plus de 36 000 soldats américains

  • Environ 500 000 civils nord-coréens

La Corée du Nord aurait perdu environ 15 % de sa population pendant le conflit.

Pourquoi la guerre de Corée est-elle moins connue que celle du Vietnam ?

  • Elle est survenue très tôt dans la Guerre froide, peu de temps après la Seconde Guerre mondiale, qui accaparait encore l’attention du monde.

  • Il n’y avait pas de couverture médiatique télévisée comme pour le Vietnam : peu d’images ont marqué les esprits occidentaux.

  • La guerre n’a pas été perçue comme un échec militaire américain : elle s’est soldée par un statu quo, pas par une défaite

  • Elle est restée "la guerre gelée" : pas de révolution culturelle, peu de chansons contestataires ou d’impact sociétal en Occident.

La reconstruction de la Corée du Sud : du chaos à la prospérité

Après la guerre, la Corée du Sud était ruinée. Aujourd’hui, elle brille en technologie, culture et innovation. Voici comment s’est produit ce miracle asiatique.

En 1953, au sortir de la guerre de Corée, la Corée du Sud n’était qu’un champ de ruines. Sa capitale, Séoul, avait changé de mains plusieurs fois. Son économie était exsangue, sa population traumatisée. Et pourtant, en quelques décennies, ce pays a réussi un tour de force exceptionnel : devenir un géant technologique, culturel et économique. Retour sur l’un des plus impressionnants "miracles économiques" du XXe siècle.

1950-1960 : Pauvreté extrême et dépendance américaine

La guerre de Corée (1950-1953) fut l’un des conflits les plus meurtriers du XXe siècle, pourtant souvent éclipsé par celui du Vietnam. On estime que près de 3 millions de personnes ont péri, dont 2 millions de civils, soit environ 10 % de la population coréenne à l’époque. Le pays est laissé dans un état de dévastation totale.

Dans les années qui suivent, la Corée du Sud survit grâce à l’aide massive des États-Unis, à hauteur de plusieurs milliards de dollars. Elle reste cependant un pays pauvre, marqué par la répression politique et la dépendance extérieure.

1961-1979 : L’ère Park Chung-hee – Industrialisation autoritaire

L’arrivée au pouvoir du général Park Chung-hee en 1961 marque un tournant. Par un régime autoritaire, il impose une stratégie de développement fondée sur l’industrialisation rapide, l’exportation et la création de conglomérats familiaux appelés chaebols (Samsung, Hyundai, LG…).

Ces géants industriels, soutenus par l’État, deviennent les piliers de l’économie sud-coréenne. En parallèle, une culture du travail acharné et de l’éducation de masse s’installe.

1980-1990 : Démocratisation progressive et montée en puissance éducative

Les années 1980 sont marquées par une transition politique difficile mais décisive : manifestations étudiantes, répression sanglante (notamment à Gwangju en 1980), puis ouverture démocratique progressive.

L’éducation devient l’un des moteurs du développement, avec des investissements massifs dans les universités et les sciences.

2000-2020 : Soft power et leadership technologique

La Corée du Sud entre dans le XXIe siècle comme une puissance technologique mondiale. Elle domine dans les domaines des semi-conducteurs, de la robotique, de la 5G et de l’innovation numérique.

En parallèle, son soft power explose : K-pop, dramas, cinéma (Palme d'Or pour "Parasite"), jeux vidéo, influence culinaire… Le monde découvre et adopte massivement la "K-culture".

Aujourd’hui : une nation du G20, admirée et enviée

La Corée du Sud est aujourd’hui un membre du G20, une économie avancée, et un modèle d’innovation. Elle impressionne par sa capacité à combiner modernité technologique et préservation culturelle.

Pourquoi la guerre de Corée est-elle moins connue que celle du Vietnam ?

Alors que la guerre de Corée a été plus meurtrière que celle du Vietnam (environ 3 millions de morts contre 2 à 2,5 millions au Vietnam), elle est souvent qualifiée de "guerre oubliée". Plusieurs raisons expliquent cette relative invisibilité :

  • Absence de fin claire : aucun traité de paix n’a été signé. Le conflit est "gelé", laissant une tension permanente mais peu spectaculaire.

  • Pas de mobilisation populaire massive en Occident, contrairement au Vietnam, qui a provoqué d'immenses vagues de protestation dans les années 60-70.

  • Couverture médiatique plus faible et moins d’images-choc diffusées dans le monde.

  • Le récit dominant des années 60-70 s’est davantage focalisé sur la guerre idéologique du Vietnam, perçue comme le théâtre principal de la Guerre froide.

FAQ sur la péninsule coréenne, le nucléaire et les relations diplomatiques
Quel rôle a joué le Président américain dans les tensions nucléaires entre les deux Corées ?

Le Président américain joue un rôle central dans la diplomatie autour du programme nucléaire nord-coréen. À chaque administration, la Maison-Blanche adopte une stratégie différente : pression maximale, dialogue ou dissuasion. Les sommets entre les dirigeants nord-coréens comme Kim Jong-un et des présidents américains tels que Donald Trump ou Joe Biden ont marqué des tentatives de rapprochement, mais les résultats concrets restent limités.

La Corée du Nord possède-t-elle des armes nucléaires ?

Oui. Le régime nord-coréen a développé un arsenal nucléaire actif, malgré les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Des essais nucléaires ont eu lieu à plusieurs reprises, provoquant des inquiétudes en Asie du Nord et dans le monde entier.

Quel est l’état actuel du programme de missiles nord-coréen ?

La Corée du Nord continue de développer des missiles balistiques, capables de porter des charges atomiques. Ces essais renforcent les tensions avec ses alliés, notamment les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon, mais aussi avec des pays comme la Chine ou la Russie.

Pourquoi parle-t-on d’un risque nucléaire dans la péninsule coréenne ?

La péninsule coréenne est une zone sensible car elle réunit :

  • Un régime communiste autoritaire au Nord, dirigé par Kim Jong-un

  • Une démocratie moderne et industrialisée au Sud

  • Des bases militaires américaines prêtes à intervenir

  • Des menaces d’offensive nucléaire répétées
    Tout cela dans un contexte d’héritage historique datant de la guerre de Corée et de l’influence de l’Union soviétique et de Staline.

Peut-on espérer une réunification des deux Corées ?

La réunification reste un objectif symbolique fort pour le peuple coréen, mais les obstacles sont immenses :

  • Différences politiques extrêmes

  • Disparités économiques abyssales

  • Absence de volonté réelle du dirigeant nord-coréen
    Néanmoins, certains moments, comme les Jeux Olympiques de 2018 ou les sommets historiques entre le Nord et le Sud, ont ravivé l’espoir d’un rapprochement diplomatique.

Qui est Moon Jae-in et quel fut son rôle ?

Moon Jae-in, ancien président sud-coréen, a été un fervent défenseur du dialogue intercoréen. Il a favorisé plusieurs initiatives de rapprochement avec le Nord, organisant notamment un sommet historique avec Kim Jong-un en 2018 dans la zone démilitarisée.

Quel est l’impact de la propagande dans la perception du conflit ?

La propagande nord-coréenne joue un rôle capital dans le contrôle de l’information pour le peuple nord-coréen. De son côté, le Sud et ses alliés utilisent aussi des moyens médiatiques pour contrer les récits du régime nord-coréen, notamment en soulignant les violations des droits humains et la menace nucléaire.

Quel est le rôle du Conseil de sécurité de l’ONU ?

Le Conseil de sécurité adopte des sanctions économiques contre la Corée du Nord après chaque essai nucléaire ou lancement de missile. Mais l’efficacité reste limitée, notamment à cause des vétos possibles de la Russie ou de la Chine, anciennes alliées de la Corée communiste.

Pourquoi les Jeux Olympiques ont-ils été un moment charnière ?

Lors des Jeux Olympiques de Pyeongchang en 2018, la délégation nord-coréenne a défilé aux côtés du Sud sous un drapeau commun. Un geste fort qui a précédé une phase de détente diplomatique. Mais celle-ci fut de courte durée.

Quelle est la position des Sud-Coréens sur la crise ?

Le peuple sud-coréen est divisé. Certains veulent maintenir une posture ferme face au Nord, d'autres aspirent à une réunification pacifique. La jeunesse sud-coréenne, très préoccupée par l’avenir économique, se montre souvent plus sceptique sur un éventuel rapprochement avec le Nord.

Qui est Kim Jong-un ? Et Kim Jong-il ? Et Kim Il-sung ?

La dynastie des Kim dirige la Corée du Nord depuis sa fondation.

  • Kim Il-sung, soutenu par Staline, est le fondateur du régime après la Seconde Guerre mondiale.

  • Son fils, Kim Jong-il, a intensifié le programme nucléaire.

  • Aujourd’hui, c’est son petit-fils Kim Jong-un (parfois appelé Jong, Jung, ou simplement Kim) qui dirige, avec une politique mêlant provocations nucléaires et gestes de façade diplomatique.

Le "miracle coréen" n’a rien de magique. Il résulte d’une combinaison de volonté politique, de vision stratégique, d’un peuple résilient, et d’une capacité à tirer parti des bouleversements historiques. Aujourd’hui, la Corée du Sud incarne l’idée que même un pays détruit peut renaître, et devenir un leader mondial.